Le Seppuku

suicide des guerriers japonais, par ouverture du ventre

 

reconstitution  d'une scène de seppuku - XIXe siècle.- fr.wikipedia.org/wiki/Seppuku.

 

Les origines :

 

Cette pratique, provient de Chine, elle était employée par les femmes afin de prouver qu’en n’étant pas enceinte, elles gardaient leurs vertus intacte.

Au Japon, selon la légende, c’est Minamoto no Tametomo qui fût le premier a avoir commis la première éventration après avoir tenté un coup d’état contre la capitale.

Le Seppuku apparaît donc à l’époque de Kamakura, dans une période de guerre où l’on tue et torture, il valait parfois mieux se tuer soi-même pour échapper à la souffrance et l’humiliation.

En 1716, le livre «Hagakure» va donner un sens encore plus dramatique au Seppuku en en faisant l’une des seules voies de réalisation pour le samouraïs qui sera résumé par la phrase célèbre:«La voie du samouraï, c’est la mort».


La valeur d’un tel geste:

 

Démontrer l’honneur, le courage, la loyauté, la sincérité et la volonté d’un samouraï. Un geste unique et radical, lourd de symbole et d’une grande valeur.

«A l’époque féodale, nous croyions que la sincérité résidait dans nos entrailles; et s’il nous fallait montrer notre sincérité nous devions nous trancher le ventre pour en sortir notre sincérité visible. C’était aussi le symbole de la volonté du soldat, le samouraï; tout le monde savait que c’était le moyen le plus douloureux de mourir. Et si l’on préférait mourir de la façon la plus atroce, c’est qu’elle prouvait le courage du samouraï [1]»

 

La différence entre le «seppuku» et le «Hara-kiri» :

 

En France on a pour habitude d’employer l’expression «hara-kiri» bien que les japonais ne l’emploient presque jamais. Pourtant nous n’avons pas entièrement tord d’utiliser ce terme, le mot «seppuku» étant chinois et non japonais. Ces derniers refusent de parler d’hara-kiri, le mot étant devenu à leurs lèvres vulgaire. On parle d’hara-kiri si le geste est pratiqué par les petits gens du peuple, par contre si ce sont les samouraïs qui se tranchent le ventre, on peut parler de seppuku.

Quant à l’étymologie du mot, c’est bien dans le « hara-kiri » que l’on va trouver une signification . En japonais, « hara » signifie « ventre ». Mais il est souvent employé pour parler du centre de gravité, le point d‘équilibre du corps, où sont concentrées les forces vitales. Ce centre se trouve à l’intérieur de l’abdomen: entre, d’une part, quatre centimètres environ (2 ou 3 doigts) sous le nombril et, d’autre part, la cinquième vertèbre lombaire. Le «Hara» est le noyau de l’énergie vitale, de la force instinctive ou ki. Dynamiser l’instinct commande de vivre en harmonie, avec la nature, en chacun de nous comme à l’extérieur, car je suis dans la nature et la nature est en moi.
Les obligations :

 

Il existe quatre grandes raisons de faire seppuku pour les samouraïs :

La défaite au combat : C’est le cas le plus connu, à la fin d’une bataille, plutôt que d’être capturé, le samouraï préfère se donner la mort lui-même. Ainsi il peut à la fois prouver son courage, et réparer l’échec de sa défaite. Il évite également, avec la torture, de livrer des secrets militaires de son clan.

Les remontrances: (KANSHI) Souvent pratiqué par les vassaux du shogun qui accompagnait leurs critiques au gouvernement par leur propres suicide. Cette tradition remonte à l’empereur Nobunaga Oda qui un jour reçu une lettre de reproche d’un de ses vassaux  qui en commettant le seppuku attira son attention sur la situation catastrophique du Japon.On trouve un autre exemple en 1933, où le capitaine de corvette Kusuhara s’éventra dans un train parce que le gouvernement refusait de construire deux croiseurs. Après la mort de celui-ci, les croiseurs furent construits.

La sanction pénale: (TSUMEBARA) Instituée par les shogun Tokugawa, elle permettait d’éviter l’exil ou la prison pour les sa mourais. A l’époque Edo, il y avait deux catégories de supplices, « les sublimes et les atroces. Les gens du commun étaient, selon la gravité de la faute, exposés au pilori, tatoués, fouettés, bannis et pour la peine de mort, décapités, brûlés ou crucifiés…Ces exécutions avaient lieu en public, alors que le tsumebara se déroulait en silence, à huit-clos.2»

L’accompagnement dans la mort: (JUNSHI) Directement inspiré de la chine, cette pratique était la seule raison qui ne faisait pas suite à un échec. Lors de la mort de son seigneur, les samouraïs prouvaient leur fidélité et leur attachement en suivant leur maître dans la mort. Comme on peut l’imaginer, cette pratique causa la perte de nombreuse vie, un seppuku collectif pouvant rassembler jusqu'à 500 guerriers.

 

Le «jigai»

 

C’est le seppuku féminin, il porte un autre nom car les pratiques de cérémonies n’étaient pas les mêmes. La femme devait préalablement se nouait les jambes pour garder une attitude décente puis, elle se coupait la veine jugulaire avec un poignard (le tantô) qu’elle possédait toujours sur elle. Cette pratique était réservée aux femmes nobles et de samouraïs.

 

Les seppukus célèbres:

 

L’histoire du Japon est parsemée de personnages célèbres morts par Seppuku. La légende populaire en fait souvent des héros, émut par le caractère désespéré et tragique de leur destins.
On peut citer quelques exemples qui ont chacun marqué une époque :

Minamoto no Yoshitune : Frère du premier shogun, général des armées, il se donne la mort suite
à la jalousie maladive de son frère devant sa célébrité et ses succès à la guerre.

Hôjô Nakatori:En 1333, ce seigneur de la guerre commit le seppuku après une défaite. Ses 432 vassaux se tuèrent avec lui.

Les 47 Rônins: (voir «légende des 47 Rônins»)

Mishima: écrivain japonais qui pratiqua le Kanshi publiquement en 1970 après avoir échoué son coup d’état.

Le général Nogi: Après la première guerre mondial, il pratique le Junshi dés qu’il apprends la mort de l’empereur survenu en 1912. Sa femme l’accompagnera en se poignardant la gorge.

Les géneraux Ushijima et Chô: En 1945, ces deux hommes commettent le seppuku face à leurs officiers, suite à le défaite du Japon.

 

La fin d’une coutume:

 

La pratique du Junshi disparaît en 1663, interdite par le shogun actuel devant l’ampleur des pertes humaines. Quant au seppuku, à part quelque rares cas exceptionnels, la pratique disparaît à l’ère Meiji.


 

 

 

UNE MISE EN SCENE : LE SEPPUKU

 

Tout comme une pièce de théâtre classique, la pratique du seppuku nécessite une mise en scène.
Toujours la même, c’est une sorte de cérémonie que l’on exécute selon des codes très précis.

Les caractéristiques de ce rituel :

 

1) Les préparatifs avant l’exécution:

Le condamné doit d’abord se vêtir d’un kimono blanc; s’il le souhaite, il peut écrire un poème, réciter des prières ou méditer derrière un paravent. Bien sûr, tout dépend de la situation du moment; par exemple sur le champ de bataille où le temps presse, le guerrier n’a pas le temps d’enfiler un costume, encore faut-il qu’il en est un, il peut donc se limiter à un discours ou un poème d’adieu.

2) La salle:

Le plus souvent, on pratique le seppuku dans un endroit assez calme, généralement un sanctuaire.
La taille de la salle va dépendre de l’importance du samouraï.

3)Le public:

Le seppuku se pratique dans la majorité des cas, devant une assemblée restreinte de personnes, spectateurs et témoins, leur présence est indispensable.

4) Les acteurs:

Deux acteurs pour cette mise en scène :
Le héros (l’homme qui va se faire seppuku)
Le personnage secondaire, tenu par l’assistant.

Avant l’exécution, le condamné doit choisir un Kaishaku, qui aura pour rôle de lui trancher la nuque une fois que celui-ci aura fini de s’éventrer. Le choix de l’assistant est généralement confié à des amis du condamné.

 

«Beaucoup hésitaient à accepter:
il n’y a aucune gloire à gagner,
même si le travail est impeccable,
et si par hasard on s’y prend pas bien,
c’est une honte ineffaçable!
Il fallait être sûr de son geste.»

 

5) Les codes d’exécutions :

Avec un poignard spécial, le Kusungobu, d’environ 25 centimètres,le condamné entoure sa lame d’un bout de tissu blanc,sans crier et en regardant toujours fixement droit devant,il l’introduit lentement sur le côté gauche de son abdomen dans l’axe du nombril, il fait une longue incision jusqu’a l’autre extrémité d’environ 15 à 20 centimètre,puis une deuxième incision de haut en bas pour former un X, enfin l’assistant décolle la tête d’un coup de sabre. Si le condamné n’a pas de Kaishaku alors, il doit laisser sortir ses intestins et se laisser mourir.

 

 

 

 

LE SEPPUKU:
UN OBJET SPECTACULAIRE

La pratique du seppuku fut reprise dans presque toutes les activités artistiques reconnues. Du Théâtre au cinéma, de la littérature à la peinture, on n’a cessé de la représenter.Ce n’est pas un hasard, mais la confirmation que cette activité dégage une force spectaculaire de part son geste sanguinaire et courageux qui dévoile toute la valeur de l’homme qui l’exécute.Le spectacle, mis en scène de surcroît, ne laisse indifférent personne, dégoût ou admiration, il reste unique et exceptionnel.Les étrangers en sont très friands, fasciné par cette volonté de se faire subir, la plus part du temps, volontairement, une torture des plus extrême.Représenter ou parler d’une telle pratique c’est s’assurer d’un intérêt spectatoriel, les artistes n’avaient plus qu’à en profiter :

 

La littérature

Les romans :

Une recherche rapide montre qu’il existe divers livres , romancé, pour la plus part, qui retrace la vie de ces hommes qui ont eu le courage et l’audace d’exécuter ce geste. Légende, réalité, fiction policière… tous les genres se sont penchés sur ce phénomène.

Quelques exemples d’hier et d’aujourd’hui:

L’histoire des 47 Rônins D’Ako: Cette histoire est la légende la plus célèbre du Japon.
Il s’agit de 47 samouraïs dont le maître fut lâchement assassiné, ceux-ci devenus des rônins entreprirent de se venger.

«Le maître de thé»: Roman d’enquête écrit en 1991 par Yasushi INOUE.
Il retrace l’histoire d’un des plus grands maître de thé, Toyotomi Hideyoshi qui se suicida à 69 ans par seppuku sur l’ordre du shogun pour lui avoir tenu tête.

«La voie du seppuku»: Roman policier écrit par Dominique ROCHER en 1996.
Suite à la découverte d’un cadavre mort par seppuku, deux Français se retrouvent dans une enquête qui les entraînes dans le monde des Kamikazes.

«Patriotisme»: Nouvelle de MISHIMA écrite en 1960.
Extraits tirés du livre « Dojoji et autres nouvelles » (p : 95 à 106.)

« Le 28 février 1936… le lieutenant Shinji Takeyama du Bataillon des transports de Konoe, bouleversé d’apprendre que ses plus proches camarades faisaient partie des mutins et indigné à l’idée de voir des troupes impériales attaquer des troupes impériales, prit son sabre d’ordonnance et s’éventra rituellement dans la salle aux huit nattes de sa maison particulière … sa femme, Reiko, suivit son exemple et se poignarda. La lettre d’adieu du lieutenant tenait en une phrase: «vive l’armée impériale.»
«Il visait à gauche au plus profond de son ventre. Son cri aigu perça la silence de la pièce…Les cinq ou six pouces d’acier nu avaient disparu complètement à l’intérieur de la chair et le bandage blanc qu’il serrait de sa main crispée appuyait directement sur le ventre. »

« Le seppuku, se dit-il, est-ce cela ? On aurait dit le chaos absolu, comme si le ciel lui était tombé sur la tête, comme si l’univers, ivre, titubait. »
« La main droite sur le sabre le lieutenant commença de s’entailler le ventre par le travers. Mais la lame rencontrait l’obstacle des intestins qui s’y emmêlaient et dont l’élasticité la repoussait constamment ; et le lieutenant compris qui lui faudrait les deux mains pour maintenir la lame enfonçait, il appuya pour couper de travers. »
« Lorsque le lieutenant se fut enfin complètement éventré…saisi soudain d’une violente nausée, le lieutenant laissa échapper un cri rauque…La blessure s’ouvrit en grand et les intestins jaillirent comme si la blessure vomissait à son tour…Il y avait du sang partout. Le lieutenant y baignait jusqu’aux genoux et demeurait écrasé et sans forces, une main sur le sol. Une odeur âcre emplissait la pièce. »

«Mort et vie de Mishima» par Henry Scott STOKES en 1985. Le journaliste retrace la vie du célèbre écrivain japonais Mishima pour comprendre son geste suicidaire.
Résumé du jour J selon Stokes (p:59):

Le 25 novembre 1970, Mishima et ses 4 disciples de la Tatenokai, ont rendez-vous au Q.G. de l’armée de l’est avec le général Mashita. Pendant l’entretien, ils kidnappent le général et exigent de lui que l’on rassemble tous les hommes de la garnison sur le terrain d’exercice. Une fois en place, Mishima adresse, depuis le balcon, un discours sur la nécessité de restituer la place de l’empereur et de redonner une image au Japon :
 

«Nos valeurs fondamentales, en tant que japonais,sont menacées.
L’on ne donne pas à l’empereur la place qui lui est due au Japon…
Si l’on n’agit pas , les puissances occidentales domineront le Japon durant tout le siècles à venir.»

Face au désintérêt des soldats, Mishima, déçu, rejoint le bureau du général et se prépare pour la scène finale.
 
«Mishima expulse tout l’air de son corps avec un dernier cri sauvage.
De toutes ses forces, il s’enfonce le poignard dans le corps.
A la suite du coup, son visage pâlit et sa main droite se met à trembler. Voûtant le dos, Mishima commence de s’entailler horizontalement le ventre. Tandis qu’il tire sur le couteau, son corps cherche à expulser la lame;
la main qui tient le poignard tremble avec violence.
De la main gauche?
Mishima appuie fortement sur la droite.
Le couteau reste dans la plaie, et Mishima continue à s’ouvrire le ventre.
De l’entaille le sang gicle, coule vers le bas-ventre, tache d’écarlate le fundoshi.»

 

 

La poésie

 

De nombreux poètes japonais se sont inspirés de la grandeur spectaculaire et héroïque de cette pratique. Ca ne serait pas leur rendre honneur d’essayer de retranscrire leurs poèmes avec une traduction française approximative.
Mettre en poésie l’acte du seppuku, même si la tradition est entièrement japonaise, il en reste pas moins qu’il soit connu universellement, a tel point que de nos jours, en France, des adolescentes se laissent tenter par le sujet :
Poème de Sophie Fleury: (http://poesie.webnet.fr/vospoemes/322/1028.html)

 

La presse:

Curieusement il existe un journal actuel, rédigé par des lycéens, porteur du nom « seppuku ». Un titre qui se veut une référence pour les lycéens en mal de vivre !Si la pratique paraît désuète, elle en perd pas pour autant son caractère légendaire et spectaculaire.


Les écrits se sont beaucoup inspirés de la pratique du seppuku, la plus part du temps pour rendre hommage aux hommes qui l’ont pratiqué. Dans leurs majorité, les écrivains décrivent avec précision l’acte lui-même, le geste sanguinolent et douloureux, il n’y a là aucune perversité ni sadisme, mais au contraire de l’humanisme et de la poésie.

 

Les arts graphiques :

L’estampe:

Les estampes sont des images crées et gravées avec une encre indélébile sur un papier de chiffon, par un artiste plasticien. C’est une méthode très répandu au Japon qui est très appréciée. La pratique du seppuku n’a pas échappé à ces artistes, notamment la légende des 47 Rônins, qui fut de nombreuses fois représentées.

La bande dessiné :

Il doit sûrement exister des BD japonaise, dites mangas, qui représentent cette pratique, mais encore une fois on trouve des exemples dans nos frontières, qui seront beaucoup plus abordables:
Par exemple dans la bande dessinée «Le vent des dieux », tome 1 :« Le sang de la lune » de Cothias et Adamov.

Les affiches de cinéma:

Comme on le verra par la suite, de nombreux cinéastes ont mis en scènes le seppuku, le plus célèbre étant celui de Kobayashi qui connut un succès mondial.

 

 

 

Les arts scéniques :

Le théâtre:

Encore une fois, on retrouve l’histoire des 47 Rônins, comme grand classique du théâtre Kabuki. Dés 1748 on trouve une pièce écrite pour Takeda Izumo, jouée en 11 actes qui fut l’objet d’une cinquantaine de versions différentes, dont une du célèbre dramaturge Chikamatsu qui réduisit la pièce à 5 actes . Cette œuvre est encore jouée de nos jours à Tokyo ou Osaka.

La danse:

Représenter par la danse la pratique du seppuku, ne parait pas à vu d’œil une chose aisé, pourtant quelques chorégraphes s’y sont risqués, même les plus classique, comme Maurice BEJART, qui au festival du ballet de Tokyo présente une chorégraphie moderne à partir du récit des 47 Rônins. Pour cet événement, Béjart écrit, à propos de la cérémonie finale du Seppuku :

«…je me suis rendu compte d’une nécessité de remonter plus loin dans le sacré, le religieux et que la cérémonie finale du seppuku des samouraïs était un hymne à l’empereur, au Bouddha, au grand VIDE. Aussi ai-je demandé au compositeur Toshiro Mayuzumi, auteur d’une extraordinaire partition originale pour ce ballet, la permission d’utiliser en épilogue le dernier mouvement de sa célèbre NEHAN-SYMPHONY, afin que le chant sacré accompagne et transfigure la mort rituelle du Samouraï.»

Un témoignage qui pourrait laisser entendre que l’on peut représenter le seppuku pas seulement visuellement mais de façon sonore. La musique pouvant suggérer l’âme du condamné ou tout autre chose.

 

Les arts audio-visuel

Le cinéma est l’art majeure en audio-visuel, depuis plus d’un siècle, il a eu le temps de représenter à plusieurs reprises l’art du seppuku.

On hésite pas à adapter les romans qui traitent du seppuku :

« les 47 Rônins », est sans nul doute le champion toutes catégories, du remake. Il fut adapté à l’écran dés les premières années du siècle. En 1907, on compte 63 adaptations et l’on peut en dénombrer une bonne centaines de versions de nos jours. Un aperçu des différentes versions les plus célèbre :

- 1910: film de Matsunosuke
- 1920: film de Yoshino
- 1928: film de Makino
- 1942: film de Mizogushi
- 1962:film de Inagaki

 

« yokoku »: court métrage de Mishima réalisé en 1966, tiré de la nouvelle « Patriotisme »,il fut primé au festival de tours la même année.

« Rébellion » :réalisé par Kobayashi en 1967

«La mort du maître de thé»: de Kai Kumai, réalisé en 1989,il reçu le lion d’argent au festival de Venise

« vengeance »: réalisé par Imai en 1965

«Histoire cruelle du bushido»réalisé en 1963 par Imai , il reçu le lion d’or au festival de Berlin

«Hara-kiri»: réalisé en 1963 par Kobayashi, c’est le film qui eu le plus de succès mondialement, surtout en Europe. Il reçu le prix spécial du jury à Cannes en 63.
Premier jidai-geki de Kabayashi, il retrace l’histoire de Hanshiro, un rônin qui vient demander le seppuku à un shogun. En attendant son assistant, il se met à raconter comment il a vengé son gendre en tuant les 3 samouraïs de ce même clan ; il finit alors par livrer bataille à l’intérieur du fief avec tous les samouraïs présents, avant de se donner la mort lui-même. En un peu plus de 2 heures, un seul sujet est abordé : le seppuku, qui montre ici toute la portée courageuse d’un tel geste, le rendant encore plus magnifique et spectaculaire.

 

 

Souvent les activités artistiques présentent le seppuku comme un suicide sanguinaire et barbare, sans en expliquer toute la valeur morale. En effet si les samouraïs avaient choisi de se trancher le ventre, c’était certes pour prouver leur courage en mourant de la façon la plus atroce ; mais aussi leur sincérité qui, selon les croyances, se trouvait dans les entrailles. Cela tient sûrement du fait que l’acte de loyauté était moins « impressionnant », spectaculaire, que le geste en lui même.

On pourrait qualifier le seppuku comme un « suicide artistique » qui porte en lui tout le poids de la tradition japonaise : courage, volonté, détermination, fidélité, exigence, valeur morale, honneur…Plus qu’un symbole, il immortalise le condamné en héros.

On ne fait pas une mise en scène du seppuku, cela existe et cela suffit.
On peut tout juste rêver et construire une création artistique autour et l’ajuster à notre époque.

 

 

 

[1] Propos recueillis dans le livre d’Henry Scott Thomas, « Mort et vie de Mishima »

[2 « La mort volontaire au japon » p :151