L’ère Meiji
Découverte, fascination et collection


« L’empire du Japon est, de tous les pays du monde,
celui qui offre le plus d’attrait aux imaginations. [1] »


Cette observation date de 1899; alors que les droits d’extraterritorialité pour les étrangers viennent d’être abolis au Japon et, que des explorateurs comme Pierre Leroy-Baulieu parcourent les terres nippones en pleine « occidentalisation ».

Ces voyageurs et commerçants du nouveau monde rapportent des souvenirs japonais qui vont avoir un impact immédiat sur le commerce européen artisanal et sur celui des antiquités. Alors qu’auparavant, seuls les Hollandais ramenaient des objets de luxe, l’ouverture des ports  nippons va entraîner un nouveau marché mondial.

Une mode japonaise déferle alors en France, «chacun en parle; chacun en possède un petit morceau dans son appartement, pendu au mur ou soigneusement disposé sur une étagère.[2] »

 

En 1876, le terme « japonisme » apparaît dans la langue française pour désigner cet intérêt croissant pour les objets décoratifs et l’art japonais. (Laques, ivoires, céramiques, tissus, boîtes, sabres…) Cet engouement touche surtout les milieux bourgeois et intellectuels où les bibelots japonais deviennent une marque de bon goût et de richesse.

Ainsi, nombre d’européens deviennent collectionneurs d’estampes, de dessins, de vases, de mobiliers japonais. C’est le cas de Edmond de Goncourt qui, n’ayant jamais mis les pieds au Japon, se fait une représentation du pays à partir d’objets collectionnés. Pour lui,

«le Japon apparaît comme un paradis esthétique dans lequel le moindre paysan ou le moindre ouvrier est capable d’une conscience artistique supérieure à celle de beaucoup de peintres français de son temps.[3]»

Même observation venant des peintres impressionnistes, séduits par l’art japonais ; certains iront jusqu’à s’en imprégner dans la réalisation de leurs œuvres. Ces collections ne vont pas seulement meubler et orner les appartements mondains, mais leurs qualités vont également renouveler l’imaginaire des artistiques.

'Le Père Tanguy' , Vincent van Gogh, 1887  www.chez.com/jeremy13/Van_gogh/japon.htm.

 

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[1] Le voyage au Japon, « Diversité des opinions sur l’évolution du Japon », p : 931
[2] Le voyage au Japon, Léon de Tinseau, «  Les japonais ; français d’Extrême-Orient », p : 937
[3] ibid. p : 74