Les œuvres d’art japonaises (principalement des estampes) présentent lors des expositions à la fin du 19ème siècle, vont attirer l’attention d’artistes européens comme Manet, Degas, Van Gogh et Toulouse-Lautrec, qui vont s’inspirer de ces modèles pour renouveler leurs toiles. Walter Crane, l'un des meilleurs connaisseurs du Japon, écrit à ce sujet :
«Enfin on trouvait un art vivant, un art populaire, dans lequel tradition et talent artistique demeuraient intacts, et dont les productions étaient d'une diversité attrayante et pleine d'une grande vigueur naturaliste. Il n'est pas étonnant dès lors que cet art ait séduit avec autant de force les artistes occidentaux et que ses effets aient été si exceptionnels [1] »
Les estampes d’Hokusai sont les meilleures introductrices pour la France avec notamment La vague, peinte en 1831. Une vague qui fit naître un nouveau mouvement pictural en France. On assiste à un véritable geste de captation d’une œuvre d’art étrangère à des fins de renouveau et de réflexion sur l’esthétique.
Cet engouement va singulièrement toucher les impressionnistes, qui découvrent une technique de libération en rupture avec l’académisme illusionniste du courant naturaliste, qui exigeait une ressemblance parfaite avec la réalité. Pour Jean-Marc Moura,
« Il y avait là une simplicité des moyens et une intensité d’effet qui ont frappé nos jeunes artistes et les ont poussés dans cette voie de peinture trempée d’air et de lumière…» [2]
Van Gogh est sûrement celui qui s’évertua le plus à s’imprégner et à se familiariser avec cet art. Pour lui, il ne s'agit pas seulement d’imiter l'art japonais, mais d'explorer la vie culturelle de ce peuple, afin d’en tirer des élans créateurs personnels. Il collectionne pour cela un certain nombre d’estampes à l’origine de la série des Tournesols. Comme le révèle une lettre qu’il a écrite à son frère Théo, il voue une véritable admiration au style nippon :