Le cinéma japonais n’est pas hermétique ni complexe, il se veut au contraire clair et lisible. Si les scénarios paraissent quelquefois confus (comme on l’a vu auparavant), la mise en scène est rarement alambiquée. Elle peut parfois dérouter par son originalité mais sa charpente est toujours édifiée simplement. A propos du film de Mizoguchi, Les amants sacrifiés, Fargier parle d’un film « où tout reste simple malgré sa complexité. [2]»
L’inintelligibilité qui se dégage de certaines mises en scènes, vient du fait que ces dernières fourmillent de détails que l’on a peu l’habitude de rencontre et donc d’interpréter. Des détails d’une richesse étonnante, rarement choisis au hasard par le réalisateur, mais présentés « sans commentaire » au spectateur.
L’analyse des films japonais est donc d’autant plus complexe, infiniment longue et sans cesse remaniée, que le critique saisi par une nuance, un instant, un détail, une inspiration, va s’appesantir, trouver une signification, et repartir vers une autre digression.