OZU et ses auteurs
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«L’écrivain démembre ce que le cinéaste a péniblement assemblé,
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Donald
RICHIE
Noel
BURCHGilles DELEUZE
Shiguheko HASUMI
Youssef ISHAGHPOUR
Kiju YOSHIDA
Antoine COPPOLA
Basile DOGANIS
Titre
Ozu
Pour un observateur lointain
L'image-temps
Yasujiro Ozu
Formes de l’impermanence, le style de Yasujiro Ozu
Ozu ou l'anti-cinéma
le cinéma asiatique
Le silence dans le cinéma d'ozu
Dâte Edition Pays d'origine 1974 aux Etats-Unis 1979 en Angleterre 1985 en France 1983 au Japon 1994 en France
France 1998 au Japon 2004 en France 2005 en France
France
1980 1982 1985 1998 1994 2004 2004 2005 But de l'ouvrage
Démontrer que Ozu est le cinéaste le plus japonais Discerner et expliquer les méthodes de Ozu, par rapport à la culture japonaise Démontrer que Ozu est bien le premier qui a rendu visible et sonore le temps Expliquer le phénomène esthétique du cinéma de Ozu suivant différentes approches Explorer les formes de l'impermanence dans le style de Ozu Comprendre comment Ozu figure le temps Plan du livre
Méthodes de scénario, tournage et montage . Dégager les spécificités techniques et thématiques récurrentes dans les films de Ozu. 14 parties pour 14 formes d'impermanence Pages consacrées à une des représentations de la durée dans les films asiatiquesL
ES
T
Y
L
EO
Z
U Construction du récit Forme-bal(l)ade, voyage, course, excursion, trajet, escapade... mais l'objet, c'est la banalité quotidienne appréhendée comme vie de famille Un quotidien constitué de faits d'intensités apparemment équivalentes. "Le quotidien se temporalise de façon aléatoire, selon la temporalité propre de chacun." (p: 105)
Travellings latéraux A l'inverse de Godard, absence de discours. Ouverture sur l'infini
Ils ne sont pas descriptifs mais une articulation structurante Ce sont des "blocs de mouvement" lent et bas . . "ces mouvements absorbent les mouvements des personnages pour nier le mouvement du nmonde et inclure les personnages dans la grande lenteur du temps" (p: 104) Faux raccord regard
et frontalité Car chaque plan est une entité. Les personnages se comportent comme des hôtes, comme s'ils participaient à une cérémonie
Le spectateur est inclus dans la diégèse, il sert de "relais" entre deux raccords déconnexion- Il y a une disparition de lien causal entre le regard et son objet, car le plus important est le fait de voir
- Pour mettre en évidence le manque de naturel du cinéma
Le regard n’instaure pas mais accueille ce qui se montre soi-même, il est lui-même situé dans l’ouvert du monde. Le monde se révèle dans l’ici et le maintenant, dans la singularité de chaque moment- personnages s'adressent à la caméra car il s'agit avant tout d'histoires de personnages
- une mise à distance du processus d'illusion et d'absorption fictionnelle qui a tendance à accroitre l'intimité du public avec le personnage
Plans de coupe Nom attribué
"natures mortes" "plans vides
"pillow-shots" une "image-temps" directe . "plans vides"
"vides interstitiels "images-vides" Origine .Poésie japonaise
pensée chinoise et japonaise . Haikus un temps de l'inanimé But Purement formelle, parfois psychologique, ils attirent l'attention du spectateur et servent d’ellipse
Suspendre la diégèse et présenter ce qui va précéderCes plans renforcent l'idée du cinéaste comme quoi tout est ordinaire et régulier, tout est quotidien !
Ce sont des interieures vidés de leurs occupants, autonomes, "qui atteignent l'absolu, comme contemplationpure et assuent immédiatemnt l'identité du mental et du physique, du réel et de l'imaginaire, du sujet et de l'objet, du monde et du moi."
"Sert" à exprimer une sensation, un sentiment, inciter le regard sur quelque chose ou quelqu'un. Créer une harmonie avec les choses environnantes Chaque plan va acquérir une liberté en tant que moment, comme les mots dans les poèmes. Ces plans deviennent une discontinuité, un passage de tempsOzu étourne le "plan de coupe", et utilise des objets, éléments du décor...dans un interet graphique qui rompt le flux informatif de la diégèse.
Ces images sont des univers construits à part entiere dont les objets et les compositions sont porteurs d'intertextualité (souvenirs, rites, references sociales et culturelles
Ces micro-compositions isolées modifient notre perception entre ce qui s'est passé et ce qui va se passer. Elles dedoublent le temps du récit, constituent une strate temporelle et figurative parallèle.
Position de la caméra au ras du sol . Facteur d'aplatissement de l'image . Démontre une objectivité car cette position n’est le point de vue de personne Rythme et longueur des scènes Marque un respect de Ozu envers la forme artistique et ses personnages . Une immobilité seulement en apparence : "Sous son aspect immobile se cachent mille mouvements
Sérénité parfaite de la contemplation, compréhension et acceptation de toutes choses. Figuration directe du tempsLe temps c'est le plein, là où se passe tous les changements
représenter plus totalement le réel Cadrage fixe Renforcer l'action et diriger l'attention du spectateur . Parce que le cinéma impose aux cinéastes seulement trois types de prise de vue (travelling, panoramique et plan fixe), Ozu veut mettre en évidence ces limites en n’en choisissant qu’un. On n’entre pas dans l’espace de l’événement, ouvert, offert au regard, à la contemplation extérieureune désintensification de l'espace montage-cut Une modernité qui témoigne d'une absence d'intrigue au profit d'une image purement visuelle et sonore. "faux" raccords de regardsinstitue une temporalité propre aux personnages : l'homme tel qu'il est Couleur rare et délavée, elle est la matérialisation du vide
Composition horizontale
Suggère un état de connaissance, d'assouvissement et de sérénité . Influence Zen Sa proximitéProche du terme "mono no aware"
. . Proche du "ma" Sa manifestation Ozu fait parler ses personnages sans rancœur, sans amertume, sans qu’il exprime de dépit devant tous ses espoirs anéantis . Chez Ozu tout est ordianire ou banal, il n'y a pas de temps fort ou faibles (comme le pense Schrader) . Ozu privilégie une vision sans commentaire où l’esprit renonce à posséder ou anéantir ce qu’il voit
Sa création
Donne de l'importance au moment présent
Ozu exclut toute réaction personnelle à une situation. On vit dans un état de béatitude esthétique, détachement et compassion, acceptation patiente de ce qui vient et comme cela vient Messages véhiculés dans les films «L’on est plus heureux si l’on parvient à vivre avec ses propres imperfections et celles des autres; il est plus sage de reconnaître sa simple humanité et de s’y conformer» . "la vie est simple, et l'homme ne cesse de la compliquer en agitant l'eau dormante" . La compréhension de l’impermanence des choses et de soi, accepter la vie humaine fondée sur des sacrifices Modernité . . Le premier qui développa une oeuvre avec des situations optiques et sonores pures. il est l'inventeur des "opsines" et des "sonsignes" Si Ozu est moderne et novateur, c’est parce que le cinéaste révèle les limites de la forme d’expression appelée cinéma, au point où son œuvre cesse parfois d'être du cinéma Le monde est réduit à ce que l’on voit, il ne reste plus que l’acte qui pose cela, le montre, pour le faire voir en tant que pure forme. Si le souci du temps dans les representaions du réel appartient à l'art picturale asiatique depuis plusieurs siècles, Ozu a fait le choix de le représenter par l'intermédaire de ses "plans-vides" Conclusion Ozu est le cinéaste le plus traditionnel de tous les cinéastes japonais par sa méthode de construction élémentaire et spirituelle
Un cinéaste trop "japonais" pour être compris des occidentaux L'image-action et l'image-mouvement disparaissent au profit de situations optiques pures directement liées au temps et à la pensée. Ozu tente de rendre sensible le temps, la pensée "Ozu est un des réalisateurs les plus libres de l’histoire du cinéma". Un cinéaste universel Un cinéaste qui a été le porte-parole d'un souci contextuel japonais sur la figuration directe du temps
[1] Donald Richie, p :181