Les rééditions

 

 

A la fin des années 70, on assiste à une vague de distribution de films japonais encore inédits ou très peu diffusés dans les circuits commerciaux. Un élan dont bénéficient  principalement les réalisateurs les plus fiables aux yeux des  distributeurs, leur garantissant une popularité et une notoriété auprès de la critique.


En tête de liste, la « Sainte Trinité » (déjà appelée ainsi à l’époque), où des classiques de Mizoguchi et de Kurosawa retrouvent le chemin des grands écrans, accompagnés cette fois de leur aîné Ozu qui fait une entrée très attendue. Les ciné-clubs n’hésitent pas à organiser des stages comme celui de 1980 à Marly le Roi où sont représentés les derniers films de Mizoguchi. Ils sont suivis de très près par Ichikawa et Oshima dont on prévoit des inédits.

Quant au petit écran, il contribue à cette remise à niveau dés la fin des années 80. Celui-ci va élargir et diversifier sa programmation cinématographique, jusqu'à diffuser des films japonais encore inédits dans les salles. Comment parler du Printemps tardif  ou du  Printemps précoce de Ozu, encore commercialement inédits en France en 1980, si le ciné-club d’Antenne 2 n’avait pas pris l’initiative de diffuser ces films à la télévision [1] ?

On ressent comme une certaine frustration de la part des critiques quand ils se retrouvent impuissants à porter un jugement objectif en parlant d’un film japonais. En savoir le plus possible sur celui-ci paraît être une quête nécessaire pour la critique française. Ainsi, chaque manifestation qui tente sa chance, qu’elle mise sur le confort du déjà vu ou sur la nouveauté, donne à chaque fois un coup de pioche supplémentaire dans la carapace brumeuse qui entoure le cinéma japonais. 

 

Un constat qui se veut encourageant pour des mordus du 7éme art japonais comme Max Tessier, conscient « qu’il reste encore fort à faire pour la connaissance d’un cinéma dont nous ne voyons encore qu’une infime partie visible de l’iceberg. »[2]

 

 


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[1] Revue du cinéma, hors série 1980,p :169-170
[2] Tessier, « Japon :printemps tardif », Ecran, n°73, octobre 1978, p :5-6