Le samouraï du crépuscule
ou la condition humaine
Fiche de présentation
Titre en France : Le samouraï du crépuscule
Titre original : Tasogare seibei
Réalisateur : Yoji Yamada
Adaptation d'une nouvelle de l'écrivain japonais Shuhei Fujisawa
Durée : 2 h 05
Producteurs japonais: Nippon Television Network, Sumitomo, Hakuhodo, Eisei Gekijo, Nippon Shuppan Hanbai
Distributeur français : CTV International
Sortie au Japon : 2002
Sortie en France : 10 mai 2006
Nombre de copies en France :
Nombre de salles à Paris au moment de la sortie du film : 21 début juin
Nombre d'entrées le jour de la sortie à Paris : 368
Nombre d'entrées jusqu'à ce jour :
Nombre de semaines à l'affiche :
Nombre de films diffusés en France antérieurement : La servante et le samourai et un épisode de la série Tora san.
Site officiel : http://www.shochiku.co.jp/seibei/
Festivals:
Nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger en 2003
Sélectionné en compétition officielle au Festival de Berlin en 2003
Récompenses:
Awards of the Japanese Academy : nominé 15 fois, il remporte 13 récompenses dont celui du meilleur film, réalisateur, acteur, actrice, son, musique....
Le film est encore présenté dans 2 festivals et 6 cérémonies où il remporte entre autre le prix du meilleur film à 6 reprises.
Du triomphe nippon à l'aphasie française :
Si ce film fut un véritable évènement au Japon, avec notamment pas moins de 12 récompenses au Japan Academy awards, il ne connu pas le même écho dithyrambique sur le territoire français. Une sortie discrète, une fréquentation modeste et une critique qui reste essentiellement admirative de l'authenticité historique et émotionnelle qui se dégage du film.
Doit-on rechercher cette divergence spectatorielle dans la différence culturelle Orient / Occident ou, plus simplement, dans notre
inculture des oeuvres littéraires et filmiques de Shuhei Fujisawa et de Yoji Yamada ?
La réponse ne va pas de soi, mais le manque de connaissance et de reconnaissance, des deux auteurs, semble aller de pair avec l'impopularité du film. Si au Japon, les romans historiques de Shuhei Fujisawa sont considérés comme "la guérison de la littérature" et, que le cinéaste Yoji Yamada est reconnu pour être le père des ' Tora-san ', la série cinématographique la plus longue (25 ans d'existence et 48 épisodes) et la plus connue du pays du soleil levant; rien ne transparaît de tout cela en France. (Pour preuve, un seul des épisodes de la série a été diffusé dans l'hexagone.)
Sans ce soutient référentiel, le film perd quelque peu de sa valeur scénaristique et filmique et il est très probable que les spectateurs (pour la plupart friands de ces samouraïs invincibles) furent quelque peu déçus par cette histoire décalée, en marge du film traditionnel de genre. D'où cette pointe de déception, liée à un renouvellement des images préétablies et qui ont fait la popularité de ces samouraïs outre atlantique.
Un réalisme historique à la limite du documentaire :
Plébiscité pour ses qualités réalistes, le film devient pour ainsi dire, aux yeux des occidentaux, un document à valeur historique. Des fidèles reconstitutions, à la condition socio-professionnelle des samouraïs, en passant par leurs quotidiens et leurs émotions; tout est mis en oeuvre pour que la fiction prenne des allures pédagogiques.
Pour Yoji Yamada cette recherche réaliste, est une véritable volonté à la fois artistique, historique et sociologique. Son objectif
était de tourner un film qui montre comment les samouraïs vivaient, mangeaient, parlaient, ressentaient et exprimaient des émotions. Une marque de non-conformisme qui sous-entendait de retranscrire le plus fidèlement possible la vie des samouraïs en les imaginant non plus comme des « héros solitaires» mais comme des « hommes-pères-maris ». Pour parer à cette contre-image, Yoji Yamada s'appuie d'une part sur l'œuvre de Shuhei Fujisawa, la seule, selon lui, capable de retranscrire la "vraie vie" des samouraïs, sans fioriture romanesque; et, d'autre part, sur ses origines :
"Je pensais que je pouvais comprendre cela, car, après tout, ce sont mes ancêtres! "
Reconstitution d'une époque historique, charnière entre un avant et un après samouraï :
L'époque EDO du début du 19° siècle, marque la fin d'une féodalité et d'un monde soumis à la virtuosité des samouraïs.
Une œuvre qui regarde un monde s'évanouir au moment où un autre peine à éclore. L'époque des samouraïs s'achève; le clanisme de la société japonaise s'ouvre sur un temps plus moderne et le héros a du plomb dans le kimono. [1]
Une époque qui bouleverse la situation du samouraï, passant du statut de dominant à celui de dominé :
Le film se "déroule à la fin d'une époque, chose dont le héros a pleinement conscience, et qui donne au film un ton mélancolique particulièrement fort.[2]
Reconstitution d'un quotidien, peinture humaniste de la condition des Japonais :
C'est une vie de tous les jours, sans ombrage ni fausse pudeur, où le réalisateur prend plaisir à insister sur ces moments de la condition humaine.
Il y a là aussi une volonté documentaire qui peint ce qu'étaient les difficultés quotidiennes du temps : se faire soigner, payer l'éducation de jeunes. [3]
"La direction artistique est au diapason du scénario, avec cette vision naturaliste et aride de la ruralité dans laquelle évolue les personnages, donnant l'impression qu'une caméra a vraiment réussi à s'immiscer dans le quotidien des Japonais de cette époque particulière.[4]
Mais le fait d'insister sur ces évènements journaliers n’est-ce pas redonner au personnage son statut "de héros" ? Il devient un homme qui doit se battre pour défendre ses valeurs et ses principes, envers et contre tous. Et c'est justement ce qui rend le personnage encore plus méritant, car il fait partie de ces héros de l'ombre, touchés par la modestie et la simplicité.
" Le samouraï du crépuscule a la force des grands films classiques, cette capacité à être retenu et bouleversant, à extraire l'épique d'une histoire humaine au profil bas. " [5]
De cette intrusion dans le quotidien, le spectateur semble s'offrir le luxe de pénétrer dans l'intimité des personnages.
Yamada se place en outre dans une perspective résolument « intimiste » [6]
Seibei « apparaît avant tout comme un questionnement intimiste et violent des récits épiques » [7]
Un réalisme qui entraîne une perception contemplative et moraliste :
Le film, sous ses allures de documentaire, redevient une fable humaniste, où les personnages sont appréciés pour leurs qualités non-héroiques.
L'approche délibérément choisie par Yamada était donc de faire ressortir ce côté humain du samuraï, en mettant en avant ses défauts et faiblesses au détriment de son aspect héroïque et intouchable.. [8]
Évitant le côté belliciste et martial qui a fait les grandes heures du chambara , Yoji Yamada se base sur des romans de Shuuhei Fujisawa qui adoptent un point de vue social, rendant par là plus humains ces hommes qui ont voué leur vie à leur sabre et à leur devoir de soldat d'exception. [9]
Un tableau de la condition humaine qui entraîne avec lui un champ lexical d’impressions tel que la sensibilité, la spiritualité, la sobriété, du romantisme, du raffinement... Un film qui semble donc trouver sa grâce dans ce dédale de sensations humanistes.
Le portrait d'un samouraï d'une exquise délicatesse , à mille lieues des films de ce genre-là. [10]
"œuvre romantique et spirituelle où l'amour occupe beaucoup plus de place que les combats. " [11]
Un film qui vous noie d'émotions simples et sublimes de bout en bout [12]
" Voici du cinéma japonais ancré dans une réalité autrement sobre, pudique, réaliste et touchante. [13]
" Film de samouraïs doublé d'une fresque sentimentale, Le samouraï du crépuscule baigne dans un lyrisme raffiné , sans mélo, tout en douceur contemplative. " [14]
Un beau film mélancolique qui fait l'apologie de la droiture. [15]
Le Samouraï du Crépuscule est avant tout un film sentimental empreint d'une délicatesse infinie, ...une œuvre profonde et émouvante.[16]
Pour certain critique, c'est une véritable leçon de vie qui se cache derrière les parures de cette fiction. Un plaisir pédagogique qui offre le sentiment d'un film à la fois moralisateur et réfléchi.
Dans la seconde séquence, plus longue et violente et quasi-claustrophobique, c'est toute l'humanité et la clairvoyance d'un Iguchi comprenant l'inanité du devoir de samouraï qui permet de donner au film un relief profondément moral . [17]
Un film d'une grande maturité , dans lequel la valeur de la vie est palpable de la première à la dernière minute. [18]
Une représentation, reflet d'une modernité scénaristique :
Une image du samouraï modernisée :
L’image du samouraï, telle que les films japonais se ont évertués à nous faire découvrir pendant toutes ces années, prend dorénavant un autre sens. Curieusement, de nombreux critiques pensent qu’il a fallu attendre 2006 pour qu’un réalisateur nous fasse découvrir l’autre visage du samouraï.
Délicatement, minutieusement, le vétéran Yoji Yamada prend le spectateur à contre-pied : qui - surtout chez nous - peut imaginer qu'un samouraï est autre chose qu'un guerrier tout entier consacré aux arts martiaux ? [19]
Les samouraïs de Yôji Yamada ne ressemblent à aucun autre dans le cinéma japonais. [20]
Un renouvellement du personnage mythique qui semble être, pour certain, le signe d'un renouveau du genre.
Le samouraï du crépuscule est un somptueux "chambara", digne des meilleures réalisations en la matière. La grande réussite du film est d'en emprunter certains codes (l'intrigue centrée sur un personnage maître dans l'art du maniement du sabre, les affrontements secs et abrupts, la figure imposée du combat final...) mais surtout de développer certains aspects qui en font une oeuvre renouvelant magnifiquement le genre . [21]
Pourtant Masaki Kobayashi, dans son film Hara-kiri avait déjà montré un Toshiro Mifune, père de famille, passant ses journées à confectionner des éventails pour pouvoir nourrir les siens. Même si on ne se souvient plus de la seconde partie du film (lorsque Toshiro vient venger la mort de son fils) la représentation du samouraï, dès 1963, s’était quelque peu détachée de cette image de guerrier solitaire, traversant la vie au rythme des combats.
Un discours contemporain :
C'est sous des allures historiques que le cinéaste tente de faire passer un message contemporain. A travers notamment la situation des personnages et du rôle de la femme, Yoji Yamada est salué pour ce décalage temporel, cette intrusion du présent dans des images du passé.
Une fresque magnifique dans la grande tradition des Sept samouraïs d'Akira Kurosawa , mais avec davantage de modernité dans les propos puisqu'il donne au personnage féminin de Tomoe un rôle
prépondérant, très contemporain [22]
Yamada glisse dans son film des éléments sociaux jusqu'alors jamais vus dans un Jidaigeki , dont le lien avec le Japon contemporain semble assez étroit. Le salaryman nippon serait- il le samouraï des temps modernes ?... [23]
Yoji Yamada démontre qu'à l'âge vénérable de 75 ans, non seulement il est encore capable de surprendre avec un sujet qui semblait pourtant bien balisé, mais aussi qu'il existe au Japon des artistes qui ont un regard désenchanté et critique à la fois sur le présent et sur le passé, alors que certains réalisateurs ou créateurs tendent à renouer avec un nationalisme voire un « révisionnisme » du plus mauvais aloi. [24]
Yôji Yamada se permet finalement bien plus d'audaces dans sa réflexion sur l'état actuel de la société japonaise que la plupart de ses compatriotes. [25]
Se référer au passé pour mieux parler du présent, un détournement du discours très exploité par un autre cinéaste japonais : Akira Kurosawa. Ce dernier avait admis exprimer sa pensée de façon détournée. Dans le cas de Barberousse sa description du Japon à l’époque Edo était le reflet du Japon actuel ; simplement parce que, selon lui, la politique demeure toujours aussi puissante, et les
fonctionnaires aussi assujettis et corrompus. Pour Kurosawa, «il n’y a pas de différence entre un film d’époque et un film qui se passe aujourd’hui. Les êtres humains sont les mêmes dans toutes les époques.» [26] D 'autre part, ce changement d’époque lui permettait de surcroît de contourner les interdits :
«Quand je choisis un sujet contemporain, je me heurte à toute une série de tabous et d’obligations…S’il s’agit d’un sujet historique, alors la censure de la production est moins efficace » [27]
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Une mise en scène en 3 temps :
Trois temps, représentant les 3 signes les plus identifiables de la mise en scène. D’abord la question du rythme, premier constat mesuré sur l’enchaînement des événements, puis vient l’art de se battre, attendu comme l’aboutissement du genre; et enfin le point de vue de la mise en scène dans son intégralité.
Un rythme qui prend des airs de ballade nippone :
Il reste toujours aussi difficile pour un spectateur français, de ne pas être déconcerté par la lenteur du rythme nippon. Une quiétude du temps, leitmotiv d’une critique spectatorielle depuis la découverte de Rashomon en 1952. Alors comme toujours, les spectateurs seront partagés entre un sentiment d’éternité accablant...
Un quotidien terne, une action qui tarde à venir, un temps qui s'éternise. [28]
Un chambara où l'on parle de dos, où l'on s'arme de patience, plus qu'on ne s'enfonce des lames dans le foie avec giclures et fracas. [29]
... ou un sentiment d’intemporalité apaisant....
Le cinéaste dépeint sa morne existence sur un rythme qui renvoie au cinéma japonais de la vie domestique -
une lenteur exquise à laquelle il faut se laisser aller, même si on est venu chercher ici les émotions fortes du combat . [30]
"...raconté comme on conte une histoire au coin du feu..." [31]
Le Samouraï séduit par son réalisme minutieux et sa lenteur crépusculaire ." [32]
Le film, sur un rythme lent et apaisant, distille des instants d'émotion vrais et intenses, sans aucun recours à des artifices de mise en scène [33]
Dans les deux cas, le film se déroule au rythme de son sujet : le quotidien d'un samouraï. Avec ses effets de répétitions, de cycles de vie, de rencontres... le film n’est autre qu’une succession d’instants du quotidien vécus par des personnes ordinaires.
Une perception des combats qui oscillent entre nonchalance et dynamisme :
Est-ce l'effort de réalisme tant désiré par Yoji Yamada [34] ou est-ce la rareté des combats qui ont scindé l’opinion des spectateurs en deux avis contradictoires ?
D'un coté on retrouve les sceptiques, les inconditionnels du genre déçus par la prestation :
Les combats de sabre ne sont pas spectaculaires, ils sont longs lents et pénibles et n'ont rien de chorégraphiques. [35]
De l'autre ceux qui sont lasses les clichés traditionnels à la surface et qui se laissent conquérir par la réalité des actions.
Les combats se font rares dans Le Samouraï du Crépuscule mais ils sont extraordinairement percutants et réalistes. On voit les adversaires se jauger, hésiter, avancer d'un pas pour reculer de deux pas, sans aucun effet de ralenti ou autre tentative de sublimer les coups létaux, le tout filmé en temps réel. Ce parti-pris accentue la portée tragique de ces affrontements – en particulier le dernier, très long – et donne la pleine mesure de leur violence [36]
"Les duels sont dynamiques mais rares, parfois parodiques, toujours incongrus : leur mise en scène entraîne moins d'admiration que de surprise." [37]
Une mise en scène minutieuse :
En dehors de quelques rares critiques qui perçoivent la mise en scène comme insuffisante et grossière ...
La mise en scène est maladroite, inachevée. L'image manque de lumière.... Non seulement l'esthétique et l'humour sont absents de ce premier volet de la trilogie, mais la dramaturgie sibylline tient mal la durée. Disons-le franchement : le bâillement nous guette ! [38]
La grande majorité reconnaît le talent et la maîtrise de Yoji Yamada sur de nombreux points. C'est en virtuose cinématographique que le cinéaste dévoile son savoir faire, acquis en 40 ans d'expériences.
" C'est avec l'humilité d'un maître que Yoji Yamada peaufine ses cadrages et sa lumière pour trancher au plus près des âmes . [39]
Rigueur de la narration , étourdissante précision des cadres : le réalisateur humble et halluciné participe (…) d'une puissance romanesque [40]
La réalisation est soignée, de même que l'image... sans jamais tomber dans le décoratif [41]
Quand en plus la réalisation est idéale, aussi bien dans les scènes intimistes que dans les séquences martiales... [42]
La réussite de Yamada réside en la peinture poétique d'un crépuscule, d'un monde à l'agonie et de valeurs qui s'évanouissent; ou la minutie de sa mise en scène, magnifiée par une splendide photo et un brillant duo d'acteurs [43]
Des références cinématographiques typiquement japonaises:
Comme un poncif du genre, l'image d'un samouraï s'apparente très souvent, pour nous occidentaux, aux films d’Akira Kurosawa et particulièrement aux "sept samouraïs". Pour ne pas déroger à cette régle, un grand nombre de critiques classent Le samouraï du crépuscule dans cette veine kurosawaienne. Certains vont jusqu’à rapprocher les deux personnages : celui de Kikuchiyo, joué par
Toshiro Mifune, et celui de Seibei Iguchi, joué par Hiroyuki Sanada. Mais en dehors de leur statut de samouraï la ressemblance est bien mince, voire antinomique.
D’autres penseront que la similitude filmique se trouve dans un genre qui retrace une épopée représentationnelle de la condition du samouraï à un moment historique.
Une fresque magnifique dans la grande tradition des Sept samouraïs d’Akira Kurosawa... [44]
Pour rester dans cette perspective référentielle, on pense au récent succès du film de Takeshi Kitano, dans lequel un samouraï aveugle manie aussi bien son sabre que son intellect; ou encore au film de Ryuhei Kitamura où une jeune fille samouraï tente d'empêcher une nouvelle guerre.
Pas de fantaisie musicale comme dans le Zatoichi de Kitano , pas de galipettes numériques à la manière de la doublette Azumi. [45]
De ces héros, qui prêchent le bien par le sabre de la vengeance, tous aspirent à la non violence, et c'est par contrainte, tout comme Seibei Iguchi, qu'ils seront amenés à se battre.
D'autres références nippones viennent s’immiscer, des références propres à une critique qui s'était faite porte parole des grands auteurs de film japonais au moment de leurs exploitations en France. A cette époque on attribue facilement des caractéristiques scéniques, narratives, esthétiques... à chaque cinéaste. Et dans ce jeu de rubicube, kenji Mizoguchi se rapproche d'une esthétique sirupeuse de la grâce mortelle :
C'est un homme qui tombe en un élégant tourbillon, ample et ralenti, avec cette grâce dans le consentement à la défaite et à la mort que Mizoguchi réservait aux rôles féminins. [46]
Quant à Yasujiro Ozu, on lui attribue inconditionnellement le rôle du père de famille :
Les rituels familiaux semblent emprunter à Ozu mais se laissent filmer de manière variable. [47]
Reste encore quelques effets de mise en scènes, où les cloisons, typiques de l'architecture nippone, permettent de jouer allègrement sur les espaces.
Très classique et japonais dans la forme (jeu avec les cloisons, inclusions de petits théâtres dans un plus grand cadre) [48]
De toutes ces références, on retiendra que le film de samouraï n'a d'autre référence que le film de samouraï. Univers fermé, clôturé par le regard d’une critique qui ne voit que samouraï là où il y a film.
Pour conclure :
Devant ce florilège de critiques, il est intéressant, dans un esprit purement symbolique, de stigmatiser et diviser les critiques en deux. Un rapide coup d’œil montre que, fort de leur histoire et de leurs expériences, ce sont des regards avisés et professionnels qui ont tendance à encenser le film. A contrario certaines critiques sur Internet s’alignent certainement sur l’opinion populaire, en y voyant qu’une confusion ennuyeuse du genre. Cette division aléatoire n'est ni représentative d'une tendance, ni applicable à l'ensemble des critiques : pour exemple 2 critiques d'internet viennent confirmer les propos des revues de cinéma et dans la même instance clore ce chapitre :
Une pièce majeure du cinéma mondial qui mérite amplement sa place auprès des plus grands... [49]
Avoir l'occasion d'admirer ce film en salles représente une aubaine inestimable... [50]
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[1] Eric Libiot, Le Monde 11 mai 2006 n°2862, p:86
[2] Jean-Baptiste Morain, Les Inrocks n°545, p: 49
[3] Thomas Sotinel Le Monde, 10 mai 2006
[4] Patrick Antona . 08/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critique-cinema-812.php
[5] Alex Masson, Score n°18, p: 110
[6] Thomas Sotinel Le Monde, 10 mai 2006
[7] Thierry Méranger, Les cahiers du cinéma, n°612, p : 58
[8] Kuro | 3.08.2003 http://www.sancho-asia.com/article.php3?id_article=500
[9] Patrick Antona . 08/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critique-cinema-812.php
[10] site de 20 Minutes
[11] A. S., Paris Match n°2973, page 28
[12] Jean-Baptiste Morain, Les Inrocks n°545, page 49
[13] ouest france
[14] Bi. A. TéléCinéObs
[15] Marie bernard http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=8071
[16] Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2
[17] Patrick Antona . 08/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critique-cinema-812.php
[18] Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2
[19] Thomas Sotinel Le Monde , 10 mai 2006
[20] http://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.php Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2
[21] M'sieur Jean le 21/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.php
[22] BRIGITTE BAUDIN, mercredi 10 mai 2006 http://www.figaroscope.fr/cinema/2006050900020760.html
[23] Kuro | 3.08.2003 http://www.sancho-asia.com/article.php3?id_article=500
[24] Patrick Antona . 08/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critique-cinema-812.php
[25] http://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.php Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2
[26] Entretien de Aldo Tassone, Positif, n°235, oct 1980, p :8-12
[27] Entretien de Sadoul, Cinéma, n°92, jan 1965, p :75-83
[28] Laurence Berger http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=52998
[29] Nicolas Bardot http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1501
[30] Thomas Sotinel Le Monde, 10 mai 2006
[31] Véronique Trouillet, Cinélive n°101, page 64
[32] Gaël Golhen, Première, n°352, page 48
[33] M'sieur Jean le 21/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.phphttp://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.php
[34] Lors d'un entretien qu'il donna au Japan Times [ Entretien tenu par Mark Schilling, paru dans The Japan Times du 16 Mars 2003.), il exprime son point de vue sur un cinéma - de samurai - qui selon lui, n'a jamais reflété une once de vérité historique :
" (...)lorsque les méchants encerclent le héros, pourquoi l'attaquent-ils un par un, se faisant ainsi tuer, au lieu de l'attaquer tous ensemble ?!(...) "... Sans parler de sa vision des combats, qu'il voulait rendre beaucoup plus réalistes : " (...) lors d'un combat, lorsque le méchant est coupé, il meurt aussitôt. En réalité, il est beaucoup plus difficile de tuer quelqu'un dans un combat de sabre, à moins de donner un coup fatal (...) les combats entre samurai pouvaient durer de deux à trois heures. Ils se coupaient chacun encore et encore, jusqu'à ce qu'ils deviennent pâles, et que le plus faible ne s'effondre finalement, et succombe à son hémorragie(...) "...
[35] Jean-Baptiste Morain, Les Inrocks n°545, page 49
[36] Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2
[37] Alain Masson, Positif n°543, mai 2006, p : 40
[38] Laurence Berger http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=52998
[39] A. S.Paris Match n°2973, page 28
[40] Thierry Méranger, Les cahiers du cinéma n°612, page 58).
[41] Marie bernard http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=8071
[42] M'sieur Jean le 21/05/2006 http://www.ecranlarge.com/critiques-spectateurs-3430-0.php
[43] Nicolas Bardot http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1501
[44] BRIGITTE BAUDIN, mercredi 10 mai 2006 http://www.figaroscope.fr/cinema/20060509000207601.htm
[45] Nicolas Bardot http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1501
[46] Alain Masson, Positif n°543, mai 2006, p : 40
[47] Alain Masson, Positif n°543, mai 2006, p : 40
[48] Jean-Baptiste Morain, Les Inrocks n°545, page 49
[49] Kuro | 3.08.2003 http://www.sancho-asia.com/article.php3?id_article=500
[50] Caroline Leroy http://www.excessif.com/news.php?15207&page=2