Table ronde
autour du cinéma japonais

 

 

Il ne suffit pas de se renseigner un peu partout, il faut également savoir parler, argumenter, débattre de ce cinéma. Les informations prises pendant une dizaine d’années vont permettre de faire les premiers constats d’un point de vue français. Celui ci tâtonne encore et pour y remédier, on tente de rassembler toutes les connaissances et de les exposer. Rien n’est encore bien défini mais l’échange des idées évite de s’égarer.
 
Le premier débat s’organise en 1955 au sein de la revue Cinéma. A cette époque un seul point est acquis : Le cinéma japonais est un grand cinéma, mais on ignore encore trop de choses pour en discuter pleinement. D’où la nécessité d’un débat entre plusieurs chroniqueurs, issus de revues spécialisées dans le cinéma et de grands hebdomadaires. Répondent à l’appel:

 

André Lang (France-soir)

Jacques Doniol-valcroze (Cahiers du cinéma)

Jeander (Libération)

jean Néry (Franc-Tireur)

Bernard Chardère (Positif)



La discussion s’oriente sur les difficultés rencontrées, notamment sur la pauvreté du nombre de films diffusés en France qui constitue l’une des entraves les plus sérieuses. Néry et Sadoul se demandent alors si parler du cinéma japonais dans l’état actuel des connaissances n’est pas une escroquerie. Les quelques rares films connus ont pourtant déjà mis la puce à l’oreille de certains critiques, particulièrement sur la question du réalisme, de la couleur, du rythme et de l’inspiration théâtrale. Ce sont quelques brèches sous forme d’interrogations, qui restent en suspension.

 

Pour lire un extrait de la table ronde, cliquer sur le lien:

 

 

n peu moins vaporeuse, la table ronde organisée par la revue Image et son [1] en 1968, laisse la parole à des connaisseurs plus chevronnés. Tous rattachés à une revue spécialisée, ils sont, pour la plupart, les chroniqueurs attitrés des films nippons.

 

Michel Ciment (Positif)

Philippe Pilard
François Chevassu
Guy Gauthier
(Image et son et La revue du cinéma)

Jean Douchet (Cinéma)

 

Discuter sur le cinéma japonais, revient cette fois-ci à en exposer toutes les particularités : Du manque d’informations aux difficultés de compréhension, de ses influences à son style, avec une étude comparative entre les principaux réalisateurs. L’emploi du conditionnel est toujours à l’ordre du jour, sans pour autant estomper quelques certitudes élaborées grâce aux exemples tirés de plusieurs films. On sait ce qu’il en est et à quoi s’en tenir ; les premières pistes sont bien dégagées et il reste à les approfondir encore un peu plus. Cependant la discussion n’est retranscrite que sur cinq pages, signe que les critiques ont encore bien du mal à parler de ce septième art particulier, d’où la nécessité confirmée de ces rassemblements.


Pour lire un extrait, cliquer sur le lien:

 

 

Retardés par le manque d’intérêt que rencontre le cinéma japonais en France,
les critiques sont tenus de se réunir pour échanger leurs connaissances.

Personne en France ne semble encore capable d’écrire un livre sur le cinéma japonais,
ni peut-être même sur le Japon.[2]

Comment comprendre son cinéma si on ne sait pas vraiment à quoi ressemble le pays ?
Les critiques savent trop bien que les films ne sont que le reflet des courants culturels de chaque nation.
Il faut alors prendre le mal à sa racine et partir à la découverte du Japon
pour éviter de s’enfoncer un peu maladroitement dans des études cinématographiques.


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[1]« A bâtons rompus »,n°222, dec 1968, p :18 à 24
[2]  Les premiers ouvrages français seront publiés en 1980.