Voyage au Japon

 


Partir à la découverte du Japon, c’est :

«tout un monde à découvrir de visu, certes semblable au nôtre dans un milieu semblable, mais dont les signes de reconnaissance japonais se remarquent plus dans certains détails anecdotiques et certaines péripéties quotidiennes que dans une étude concertée et trop analytique […] [1]»

Comment ne pas avoir envie de franchir le pas, prendre son sac à dos, et partir à la découverte du mont Fuji, quand on est, comme Max Tessier et Marcel Martin, des adeptes du septième art japonais ?

Critiques attitrés des films nippons, ils ont travaillé dans les mêmes revues au fur et à mesure des années (Cinéma, Ecran, et La revue du cinéma ).

Le plus opportuniste est visiblement Tessier qui est le premier à faire le grand saut. En 1973, il part deux mois sur les terres du soleil levant, pour s’imprégner de ses parfums, de ses mets et de son mode de vie. Ses impressions sont retranscrites dans la revue Ecran, sous la forme d’un journal de bord dont le contenu en est plus symbolique qu’éducatif.
Tessier découvrit une partie du mythe japonais au rythme de trois films par jour, en parcourant les rues polluées de Tokyo afin de rencontrer acteurs, réalisateurs, producteurs, scénaristes, critiques japonais ; en visitant les studios et salles de cinéma, les théâtres, les temples zen, les bains, les magasins, les restaurants ; en se pliant aux coutumes, buvant du thé,  du saké, et dégustant des algues séchées…. Le but avoué était de « Combler en deux mois les lacunes de 75 ans de cinéma japonais[2] », à travers la projection de films inédits ( des muets de Ozu aux premiers films parlants de Mizoguchi, des romans-pornos aux films indépendants), mais aussi par l’intermédiaire d’entrevues avec des écrivains attitrés du cinéma japonais,  comme Tadao Sato, Donald Richie et Giuglaris.

 

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Sept ans plus tard, c’est au tour de Marcel Martin de raconter ses aventures japonaises[3]. Partant du même principe, il retrace jours après jours son périple, de films en tournages, d’universités en théâtres, de rencontres en émissions. Des noms prestigieux sont évoqués et des films prometteurs cités… mais leur impact restera au stade de l’énumération. Ce que l’on en retiendra, c’est peut-être la différence de notoriété de Ozu : Alors qu’au Japon il n’occupe pas une place exceptionnelle dans le panthéon cinématographique, aux yeux des français, en revanche, il a acquis une réputation digne des plus grands auteurs de cinéma. On se rend compte également que le cinéma français subit le même sort que son homologue japonais en France : Les jeunes témoignent « d’une sympathie profonde et constante pour le cinéma français et d’une curiosité qui se déclare trop souvent frustrée depuis quelques années.[4] »

 

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Ces journaux de bord font souvent état de renseignements trop personnels :
les deux critiques établissent une sorte d’inventaire qui ne favorise pas ou peu,
une nouvelle approche du cinéma japonais pour le spectateur français.

De ces globe-trotters,
on est en droit d’espérer des critiques plus riches prenant en considération la culture japonaise.
C’est un travail qui nécessite encore bien des recherches et
par conséquent, le temps et la patience qui s’imposent.

 

 


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[1]  « A bâtons rompus »,n°222, dec 1968,p :18 à 24
[2] Tessier, « journal d’un voyage de shinjuku, ginza et autres lieux » Ecran, n°20, dec 1973, p :22-33
[3] « Journal japonais », Revue du cinéma, n°348, mars 1980, p :79-85, suite n°349, avril 1980, p :65-72
[4] ibid., p :72