Une censure franco - nippone

 

 

En France comme au Japon, la censure sévit sur les films.

D’un côté le Japon utilise une censure d’ordre idéologique, très conservatrice ; elle coupe et supprime tout ce qui concerne principalement le sexe et la violence.

De l’autre, la France applique surtout une censure d’ordre commercial et économique qui évolue en fonction des contextes de l’époque. Cette dernière est confrontée au coût à investir pour importer ce genre de films. Chacun d’eux nécessite un investissement considérable, principalement dû aux sous-titrages et au manque de traducteurs spécialisés (jusqu’en 1980 il n’existe pas de Version Internationale pour doubler les films japonais).

 

Une autre stratégie consiste à censurer des scènes dites « superflues ».

L’exemple des sept samouraïs, semble le plus démonstratif puisqu’il a été amputé de la moitié. De ses 200 minutes, seules 100 seront exploitées en France. Au total 19 séquences seront supprimées, ciblées sur des scènes du quotidien qui montrent la véritable personnalité des habitants et des samouraïs, et justifient leurs comportements et leurs sentiments. De même, des scènes de violence et de sensualité ont été occultées. Finalement les personnages paraissent plus superficiels, notamment Kikuchiyo interprété par Mifune, qui est présenté uniquement comme un fanfaron de bas étage.

Ce jeu du couperet va jusqu'à compromettre la compréhension du spectateur qui visionne un film où seules les actions restent intactes, mais qui est démuni, pour une grande part, du caractère psychologique des personnages.

 


Si toutes ces stratégies de la part des distributeurs,
sont parfois méprisées et montrées du doigt par les critiques,
elles n’en sont pas moins efficaces.
C’est à travers ces manipulations que les spectateurs vont découvrir et
apprécier le septième art nippon.

Toutefois elles resteront impuissantes face au manque de curiosité des spectateurs français.
 

 

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