Manifestation
d’une indifférence spectatorielle

 

Un rapide bilan sur la fréquentation des films japonais en France montre, de façon évidente, la fragilité de l’audience et la rareté des spectateurs souvent constatées lors de la grande majorité des manifestations:

Sur les sept films de Oshima distribués, aucun n’atteindra les 100 000 spectateurs, exceptés L’empire de la passion qui plafonnera à 1 730 000 et L’empire des sens qui franchira tout juste la barre des 200 000 spectateurs.

Le grand poète Mizoguchi se contente de Huit films exportés dont un seul dépassera les 100 000 spectateurs [1].

Seulement cinq films pour Ozu, découvert à la toute fin des années 70. La majorité de ses œuvres seront diffusées entre 1991 et 1994 (15 en tout). Lui aussi, connaît des difficultés à rassembler plus de 100 000 spectateurs, seul Le goût du saké atteindra  les  120 000 spectateurs.

Kurosawa, avec 16 films à son actif ne sera pas pour autant une référence en matière de fréquentation : 10 feront moins de 100 000 spectateurs, quatre entre 100 000 et 400 000, et seulement deux entre 900 000  et 1 000 000 [2] spectateurs.

En d’autres termes, si on ne tient compte que de ces réalisateurs les plus reconnus par les critiques français, il est aisé de remarquer que chaque cinéaste a un film record de fréquentation à son actif (excepté Kurosawa qui en possède deux) qui dépasse largement ses autres œuvres diffusées en France.

 

Les contes de la lune vague

Dersu Uzala

L’empire des sens

Le goût du saké

Kagemusha

Dâte de sortie en France
Janvier
1959
Décembre
1976
Septembre
1976

Décembre
1978
Octobre
1980
Nombre de spectateurs
pour ce film
260000

995000
1735000
127000
905000
Nombre de séances
51155
2979
13686
Nombre d’entrées dans l’année pour le cinéma japonais
1400000

5000000
5000000
1000000
1230000
Nombre d’entrées dans l’année en France

354000000

177 000 000
177 000 000
179 000 000
175 430 000
% par rapport au nombre d’entrées pour le cinéma japonais
18,50%

20,00%
35,00%
12, 5%
73,50%
% par rapport au nombre d’entrées en France

0,07%

0,50%
1,00%
0,07%
0,50%

 

Pourquoi si peu de films arrivent-ils à rassembler et à intéresser le public français ? Malgré les stratégies des distributeurs et des producteurs, ceux-ci ne peuvent guère intervenir une fois le film lancé sur les plateaux de cinéma. Reste le concours des spectateurs plus ou moins influencés par divers facteurs extérieurs, notamment  la publicité, les articles de presse et le bouche à oreille qui sont à cette époque les plus actifs

 

 

 

 

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[1] Les contes de la lune vague après la pluie, en 1959
[2] Dersou Ouzala et Kagemusha