- On a bien sûr associé Franz Kafka au film de Teshigahara La femme des sables, pour l’angoisse humaine devant l’absurdité des institutions sociales.
- On a parlé avec insistance de La princesse de Clèves à propos de La porte de l’enfer ; une allusion lancée par le président d’un jury, qui déclencha une sorte de respect collectif de la part des critiques.
- Pour son côté naturaliste, La chatte japonaise s’est réclamée de Emile Zola [1] et d’un certain marquis de Sade pour sa violence et son paroxysme sexuel en revendication d’une certaine liberté [2].
- Même Arthur Rimbaud est cité dans le film protestataire de Terrayama, Jetons les livres et sortons dans la rue ; parce que l’on peut mesurer à travers ce film « toute l’ambition du monde à l’aune de son impuissance, ses rêves à ses échecs, ses exigences à la médiocrité de ce qui est donné, et s’en désespérer.[3]»
- Ozu trouve également son homologue littéraire, ou du moins sa correspondance, dans la personne de Marguerite Duras. Bergala est peut-être un des seuls à faire ce rapprochement : il entrevoit dans ce film, à la fois proche des formes du récit populaire tout en ayant la signature personnelle de son auteur, un paradoxe qu’il retrouve bien sûr dans les romans de l’écrivain[4].
- Quand on découvre Les contes de la lune vague de Mizoguchi, on repense à ces vieilles légendes Grecs et celtiques, entre le mythe de l’Odyssée et les aventures de Lancelot [5] : les personnages y sont tiraillés entre l’amour fou et l’honneur, entravés tout au long de leur quête par de nombreuses péripéties à rebondissements.
- Toujours dans le conte de l’éloge amoureux, L’impératrice Yang kwei fei, prend des airs de tragédie théâtrale occidentale, entre « la Bérénice de Racine par son déchirement élégiaque, Cinna ou Nicomède de Corneille par l’ampleur des intérêts en jeu, Richard II de Shakespeare par le rôle du personnage impérial. [6]»
- Dans un contexte un peu plus contemporain comme La rue de la honte, c’est Honoré de Balzac qui sert de référence pour son sens de l’observation des êtres et de son temps, et Emile Zola pour son application à décrire les faits humains et sociaux[7].
- L’empire des sens de Oshima se compare à l’écriture de Sade et aux thèmes privilégiés de Georges Bataille[8] ; L’empire de la passion se revendique davantage de la littérature russe, plus précisément de ces « histoires fantastiques de Gogol et Bobok de Dostoïevski.[9] »